Tout d'abord bien sûr bienvenue à tous.
Une fois n'est pas coutume, ce rapport sera, cette année délibérément très synthétique Non pas bien évidemment que nous n'ayons rien à dire, aucune réalisation à apprécier ou à contester, aucune proposition à formuler ou aucune critique à émettre. Mais tout simplement parce que cette assemblée générale statutaire va être suivie dans quelques instants par une conférence ouverte à tous que donnera Monsieur Bruno LEPORCQ, ingénieur à l'ONERA sur les meilleures façons de minimiser les impacts négatifs du vent au Touquet.
Tout d'abord un constat qui s'impose, du fait des intempéries –quelque 60 jours de pluie au cours des 90 derniers jours- notre côte d'Opale est quasiment une zone sinistrée, le Touquet en particulier. Cette commune, chacun le sait, est en bonne partie, en forêt, en dessous du niveau de la mer, c'est dire qu'elle est inondée dès lors que les nappes phréatiques remontent, notamment du fait de la pluviosité intensive.
Celle-ci est-elle une conséquence des dérèglements climatiques ou simplement accidentelle? Je ne me risquerai pas au diagnostic. Mais le fait est que le phénomène met en évidence la mauvaise maîtrise de la récupération des eaux avec un constat inquiétant dans certaines parties de la ville, je veux dire le mélange des eaux usées et des eaux pluviales et un autre tout aussi préoccupant en forêt avec le non raccordement d'un certain nombre de maisons au tout à l'égout.
Plus globalement, sur le plan de l'environnement qui est le nôtre, l'année 2012 au Touquet n'a pas connu d'évolution bien importante. Nos propositions d'organiser pour l'année du centenaire une" journée de la forêt" -qui eut été un premier jalon sur le chemin de la reforestation alentour- n'a pas reçu de réponse. Et lors de nos rencontres fort courtoises avec le député maire nos propositions, tout en recevant un accueil poli, ne débouchent sur rien de concret: que ce soit sur ce sujet, sur la mise en place d'une passerelle "piétons-cyclistes" sur la Canche en aval du pont rose, ou sur l'implantation d'un parc ornithologique sur l'estuaire de Canche. Nous apprécions les bonnes paroles, nous attendons les actes.
Au-delà, que ce soit avec les gaspillages d'hydrocarbures -je vise l'enduro comme le rallye du Touquet- ou avec la timidité dont fait preuve la municipalité en matière de régulation de la circulation automobile, on a le sentiment que le court terme domine et que l'essentiel ce sont les élections municipales qui pointent leur nez à l'horizon de 2014.
Pour notre part, nous pensons que les élus au Touquet comme ailleurs doivent viser loin pour penser juste et que l'essentiel, ici c'est d'envisager et de prévoir dès à présent le Touquet des années 2020-2030. C'est en ce sens que nous suggérons –et depuis longtemps- la mise en place d'un parking de retenue près du collège avec mise à disposition de vélos et de voitures électriques. Même si Paris n'est pas Paris-Plage inspirons-nous de velib et d'autolib!.
Je terminerai ce bref exposé en rappelant que nous sommes toujours en attente des jugements concernant les recours contre les permis accordés en forêt –attente qui pénalise très injustement les acheteurs des parcelles concernées- et puis sur une mauvaise nouvelle pour les contribuables touquettois, puisque la Cour administrative d'appel de Douai vient de rejeter le recours de la commune du Touquet concernant l'indemnisation de Pierre et Vacances (à qui Léonce Deprez avait accordé un permis de construire dans les dunes, sur la pointe nord). Une décision qui vaut quelque 2 millions d'euros à la charge des contribuables touquettois.
Et puis quelques mots pour conclure vraiment: nous sommes un peu stupéfaits et un peu perdus face à l'empilement des structures d'aménagement (et parfois de concertation): il y a les communes, la communauté de commune, le Parc naturel marin, le pays du montreuillois (ou s'élabore lentement un schéma de cohérence territoriale) et la réserve de la Baie de Canche. Avec beaucoup de bonne volonté, nous ne pouvons être présents dans toutes ces instances. En outre les associations de protection de l'environnement (comme le GDEAM avec qui nous coopérons souvent) y sont toujours minoritaires. Et là aussi la préoccupation du court terme et la faveur donnée aux intérêts économiques ou électoraux (pêche, tourisme, chasse) conduisent à traiter avec mépris, à véritablement mal traiter les enjeux de développement durable à moyen et à long terme.
J'en ai terminé. Après l'adoption, je le souhaite de ce rapport, le vote sur les candidatures de nouveaux membres au Conseil d'administration et , s'il y en a quelques brèves questions diverses, Place à Bruno LEPORCQ à qui je souhaite, au sens plein du terme, un bon vent.
Sylvain GOUZ
Président de l’ASFD
L'impact du vent par Bruno Leporcq
Il est extrêmement difficile de résumer en quelques lignes ce brillant exposé d''un brillant ingénieur à l 'Office national d'études et de recherches aérospatiales (Onera). Nourri en effet des résultats très techniques des études faites en soufflerie pour l'aéronautique, Bruno Leporcq nous a expliqué, voire démontré, le pourquoi de ces souffles d'air violents qui s'engouffrent dans les rues du Touquet remontant de la digue.
On résumera succinctement le propos en soulignant surtout ce que les scientifiques appellent l'effet de venturi qui se caractérise par ces quelques schémas présentés et commentés par le conférencier.
Dès lors, que faire, compte tenu de la configuration bien particulière de la digue du Touquet. Selon Bruno Leporc il n'y a pas de remède miracle mais, en jouant de talus, de coupe-vents... on peut parvenir à améliorer le confort des piétons.
La première étape, selon lui, serait de réaliser une maquette (grossière) de la digue afin de réaliser des essais en soufflerie.
En conclusion de cette passionnante intervention, il a été acté que l'ASFD interviendrait auprès de la municipalité pour avancer dans la voie ainsi décrite.
