ASSEMBLEE GENERALE DU 15 JUILLET 2023

RAPPORT du Président

Je commence ce « rapport » par une évidence : nous vivons un choc, une urgence, un bouleversement… climatique. Autrement dit nous sommes entrés dans une nouvelle ère, celle d’un réchauffement de l’atmosphère de notre planète.

Sécheresses, orages surdimensionnés, feux de forêts inédits (au Canada en ce moment), chaleurs et canicules jamais enregistrées (plus de 50° en Californie du sud ce week-end, 40° en Grèce et en Espagne, dans quelques jours en Italie…), fontes des glaces aux pôles arctiques et antarctiques, je m’arrête là.

Le quotidien LE MONDE, dresse le constat en titrant son édition du jour : « L’été suffocant d’une planète en surchauffe »

Nous voici donc confrontés, à ce dérèglement climatique- dont on connaît aujourd’hui la cause principale sinon unique : l’exploitation et l’usage du pétrole et du gaz, de ce qu’on nomme les énergies fossiles.

Pourquoi ouvrir ainsi notre assemblée? simplement parce que, ici, au Touquet, on fait comme si de rien n’était : courses de motos, rallyes automobiles, parades aériennes, tout cela relève, dirais-je, du temps d’avant.

Quelques mots sur l’enduro. Cela fait de nombreuses années que nous contestons l’organisation chaque hiver de cette course d’engins motorisés sur la plage.  

Pourquoi sommes-nous contre ? Pour protéger les dunes, d’abord des motos, puis des spectateurs, pour ménager la faune de la baie de Canche, pour épargner les remontées d’huile de ricin et autre aux vacanciers sur la plage, voire pour éviter trop de manipulations du sable qui devient tant meuble qu’il s’enfuit.

Aujourd’hui s’y ajoutent bien évidemment les gaz à effet de serre émis par les moteurs thermiques des motos et autres quads. L’enduro a largement fait son temps même si, à l’origine il a contribué à faire du Touquet la « station des quatre saisons ».

Emissions de CO2, on en retrouve aussi,  bien sûr, avec le rallye du Touquet et autres manifestations automobiles, et, une fois n’est pas coutume, avec ce spectacle magnifique de la patrouille de France l’autre week-end, alors que l’on ne cesse de débattre de la restriction de l’usage des avions. On pourrait en dire autant pour cette parade d’aéronefs militaires dans le ciel de Paris hier.

Nous nageons, si je puis dire, en plein anachronisme. La municipalité, et chacun d’entre nous peut-être parfois, n’avons pas pris conscience de ce « monde d’après » je dirais même de ce « monde d’aujourd’hui » dans lequel nous sommes entrés, bon gré mal gré.

Ici au Touquet, on y entre un peu en marche arrière dans ce « monde d’aujourd’hui ». Parfois cela peut être plaisant tel un concert de Chantal Goya.

En revanche, participer au chaos mondial en organisant des courses d’engins à moteurs thermiques sur la plage ou dans la campagne proche relève d’une certaine cécité. Certes Le Touquet n’est pas responsable des menaces planétaires mais il y participe plutôt qu’il ne lutte contre.

Alors, nous dira-t-on, il y a la FORÊT, la forêt qui piègerait une part de ce CO2 propagé à foison.  Il y aurait une sorte d’échange. On émet du CO2 sur la plage ou sur les routes, mais la forêt, toute proche, le piègerait.

Ce serait une sorte d’échange mais un échange inégal. Certes, les forêts sont effectivement des absorbeurs de gaz à effet de serre. Mais pas à la mesure des émissions (en 2022 les forêts françaises n’ont absorbé que 7,5% des émissions au niveau national… désolé je n’ai pas le bilan carbone relatif à notre ville)).

Et de plus, la forêt au Touquet, j’allais dire les forêts du Touquet, ne sont pas en si bon état qu’elles devraient et pourraient être. Voilà pourquoi nous avons choisi la forêt comme thème majeur de cette réunion.

Je laisse à Christian PIERARD notre vice-président le soin d’entrer dans le vif de ce sujet.

Mais je ne saurai conclure cet avant-propos sans évoquer -vous l’attendez bien sûr- le projet DUNE. Je le ferai de façon brève.

Notre contestation porte essentiellement sur les infractions aux réglementations d’urbanisme (notamment la Loi Littoral) qui résultent du permis de construire accordé l’automne dernier.

Avec quelques Touquettois directement concernés , nous avons instruit un recours gracieux auprès du Maire qui nous a été refusé. D’où un autre recours, contentieux cette fois, formulé auprès du tribunal administratif de Lille. La procédure est en cours. Mais nous ne vous cachons pas que cela pèse et pèsera sur nos finances, d’où notre appel à vos contributions volontaires.

Sylvain GOUZ